Histoire

Carbon-Blanc n’est pas seulement la plus petite commune de la Métropole bordelaise par sa taille (moins de 4 kilomètres carrés), mais c’est aussi une des plus jeune puisque sa création date de 1853, date à laquelle un décret de Napoléon III en a séparé le territoire de celui de Bassens. Mais son histoire est très ancienne !

Une villa gallo-romaine

Les premières traces d’occupation humaine remontent à l’antiquité romaine. Une villa occupe alors le bas du versant qui conduit à la vallée du Gua, à l’emplacement de l’actuel foyer municipal. Ses ruines ont été découvertes au début du XXè siècle dans le domaine des Flandres, puis de nouveau étudiées en 2014, dans le cadre de travaux d’archéologie préventive. Elle s’étend vraisemblablement sous une partie de l’actuel bourg, au nord de la rue Thérèse.

 

 

Heurs et malheurs du Moyen- Âge

Détruite par les invasions successives des Wisigoths et des Vikings, il n’en reste que des ruines lorsqu’en 1141 Sicaire, un moine de l’ordre de Citeau, crée dans la vallée du Gua, sur des terres appartenant au baron de Montferrand, l’abbaye de Bonlieu et encourage des habitants à venir s’installer près des ruines de la villa gallo-romaine afin de mettre en valeur le territoire. Ainsi naît le premier village de Carbon-Blanc, alors appelé « Territoire des Reliques » (ou « des ruines »)

Mais les nombreuses guerres du Moyen-Âge réduisent à néant l’œuvre entreprise. La paix revenue, le baron de Montferrand et l’abbé de Bonlieu font appel en 1500, à de nouveaux habitants, leurs demandant de venir repeupler l’ancien « Territoire des Reliques », appelé désormais « le Charbon-Blanc ». Pourquoi ce nom ? Peut-être parce que le sous-sol contient une argile blanche pratiquement omniprésente ? Peut-être parce qu’il y a proche de l’abbaye de Bonlieu un hôpital, dans lequel grâce à l’eau du ruisseau des Ladres, affluent du Gua, on peut être guéri d’une maladie de peau dite du charbon ?

 

 

Prospérité des Temps Modernes

La prospérité de Carbon-Blanc date du XVIIIè  siècle. Le grand chemin royal de Paris à Bordeaux, aménagé par la volonté du roi Louis XV traverse désormais le bourg qui se transforme. La vieille rue publique qui va de l’abbaye de Bonlieu aux derniers vestiges romains (les rues du Moulin et Thérèse d’aujourd’hui) est doublée par le grand chemin royal (l’avenue Austin Conte), délimitant l’actuelle esplanade Thérèse.
En même temps, près de Carbon-Blanc comme sur toute la rive droite de la Garonne des «  bourgeois et privilégiés de Bordeaux » se font construire de belles demeures au milieu de leurs vignes : elles leurs servent de résidence d’ été et leurs permettent ainsi d’échapper aux chaleurs de la ville .Les plus importantes sont celles de Salazard, du Sourd, de Favols, de Brignon et du Faisan.

 

 

Naissance de la commune de Carbon-Blanc au XIXème siècle

En 1789, on envisage de créer une commune ayant pour chef-lieu Carbon-Blanc (avec pour église paroissiale la chapelle de l’abbaye de Bonlieu) en prenant des terres sur les deux rives du Gua dans les paroisses de Bassens et Sainte-Eulalie. Finalement, on renonce à ce projet et l’abbaye de Bonlieu est vendue aux enchères et en grande partie détruite. La paroisse de Bassens devient la commune de Bassens-Carbon-Blanc. Le bourg de Carbon-Blanc, plus important que celui de Bassens est choisi comme chef-lieu de la commune (et du canton), mais l’église paroissiale reste à Bassens.

Trouvant qu’ils ont trop de chemin à faire pour assister aux offices religieux les habitants de Carbon-Blanc obtiennent la construction d’une chapelle en 1848 (vouée à Saint Paulin), puis la transformation de la chapelle en église paroissiale l’année suivante  et finalement la création d’ une nouvelle commune en 1853.

 

 

Les transformations récentes

Tout change dans les années 1960. Le vignoble est en grande partie détruit par la neige et les gelées de 1957 et 1958. La terre rapportant moins, les propriétaires sont tentés de vendre leurs biens. En même temps, en 1967, la construction du Pont d’Aquitaine permet des relations plus faciles avec Bordeaux et incite des habitants de la rive gauche à s’installer sur la rive droite.

Ainsi commencent à se développer les lotissements de maisons individuelles : le plus ancien est celui des Flandres (avant la Seconde Guerre mondiale), puis vient la cité Beausite en 1956 ( rue Pasteur), suivies  de bien d’autres. On construit aussi quelques immeubles collectifs : les premières opérations sont celle de Mesquita en 1962 suivie de celle de Triviaux ; la plus importante se situe dans le quartier Favols dans les années 1980 avec non seulement la construction de logements mais aussi d’une halle et de locaux commerciaux. Le mouvement se poursuit en ce début du XXIè siècle.  La population de la commune passe ainsi d’à peine un peu plus de 1000 habitants dans l’entre deux guerres à près de 8000 aujourd’hui.

Plus petite commune de la métropole, Carbon-Blanc est ainsi une des communes où la densité de population est la plus élevée. Mais, tout en étant solidement ancrée dans le grand ensemble urbain métropolitain, elle tient à conserver ses caractères de ville jardin et de centre d’activités et de commerces, héritées de son riche passé.